Léo Battesti a transmis aux Présidents de Ligue copie de la lettre suivante du Président de la FFE au Président de la République

Jean-Claude Moingt

Palais de l’Elysée
Monsieur Nicolas SARKOZY
Président de la République
55 rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 PARIS

SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES,
Le 26 novembre 2007

Monsieur le Président de la République,

L’ancien joueur d’échecs russe Garry Kasparov était un champion d’anthologie. Il a dominé le monde des 64 cases comme aucun autre champion ne l’avait fait auparavant. Il y a quelques années, il a pris sa retraite sportive, alors qu’il était encore le numéro 1 au classement mondial.

Cette décision surprenante s’explique par le fait qu’il avait décidé d’engager un autre combat, un combat pour la démocratie dans la Russie de Vladimir Poutine. Cette décision courageuse l’a amené à prendre la tête de l’opposition russe, et à protester avec véhémence contre les pratiques d’un pouvoir dont il estime qu’il verrouille l’accès à la communication de ses opposants.

Il y a 3 jours, lors d’une marche pacifique à Moscou, Garry Kasparov a été brutalement interpellé, avec d’autres manifestants. Entendu en comparution immédiate, il a été condamné à 5 jours de prison…

Nous nous associons aux propos du Département d’Etat américain, qui stigmatise les « comportements agressifs à l’encontre des manifestants de l’opposition de la part des autorités russes », ainsi qu’à ceux du Conseil de l’Europe, qui « s’inquiète de ces interpellations, et rappelle à Moscou son engagement à respecter les Droits de l’Homme et à garantir « des élections authentiquement libres et équitables ».

En tant que représentant de la communauté échiquéenne française, qui compte 53 000 membres, je vous demande, Monsieur le Président, d’engager la responsabilité de la France, et d’exprimer l’indignation du pays des Droits de l’Homme face à une violation manifeste des principes démocratiques en Russie.

Au-delà de cette condamnation inepte de Garry Kasparov, acte par ailleurs hautement symbolique, il nous semble qu’il serait opportun de rappeler à Monsieur Poutine que le retour de la Russie sur le devant de la scène internationale ne saurait justifier ces pratiques d’un autre âge, indignes d’une démocratie moderne.

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de ma très haute considération.

Jean-Claude MOINGT
Président de la Fédération Française des Echecs