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Forum 17526

3 mai 2007, 00:25, par Laurent Casella

Pour rebondir sur ce que dit Jack, il y a certains points sur lesquels tout le monde est d’accord :

 les nulles de salon (celles en quelques coups) sont un fléau, de même que les arrangements de dernière ronde (nulle ou gain...).
 Les échiquiers vides au bout de 10 minutes, en fin de tournoi, c’est mal.

Mais ça, ça concerne 1% des joueurs d’Open, en général pour obtenir un prix ou un classement.
Quelle que soit la façon de lutter sur ces points spécifiques (jouer sur les invitations, interdiction de nulle à la dernière ronde, réduction du nombre de prix, victoire à 3 points, etc, solutions qui d’ailleurs ont elles aussi des défauts), c’est très rarement mis en oeuvre au profit de la solution de facilité.

Qu’on se batte contre ça, ok, mais il faut prendre ses responsabilités et viser véritablement ces cas spécifiques.

Là où je ne suis plus du tout d’accord, c’est sur deux points :
 qu’on généralise cette lutte à l’ensemble des joueurs, l’ensemble des rondes et l’ensemble des compétitions.
C’est une solution de facilité, qui fait porter à l’ensemble des joueurs le poids de la faute d’une infime minorité, en transformant radicalement l’équilibre et l’harmonie d’une partie d’échecs.

 Qu’on laisse à l’arbitre, garant du respect des règles, mais pas du résultat, la possibilité d’influer directement sur le résultat.
Un coup en plus, ça peut transformer une partie et modifier un équilibre.

Et ce en fixant une limite absurde et arbitraire (vu que selon la nature de l’ouverture, le fracas de la mêlée peut arriver entre le 10 et le 40è coup. Quel est le poids du nombre de coups joués entre un gambit danois ultra-tactique mais nul au bout de vingt coups, et une Est-Indienne fermée où la première percée a lieu au 35ème coup ? ).

Il faut un taux minimum de sacrifices par coup pour considérer qu’on s’est bien battu ? Ou c’est au pifomètre ?

Le jour où face à un 2400 (ou un 1500 d’ailleurs), avec un pion en plus, en zeinot, je suis obligé de poursuivre une partie que je vais perdre en zeinot, parce qu’un arbitre, en quelques secondes, décide de refuser une nulle par accord mutuel, je ne pratiquerai plus ce nouveau sport.

Quant à la gestion du résultat, vous m’excuserez de pas donner dans la naïveté bonne enfant, mais en compétition, c’est un facteur essentiel, et commun à tous les sports.
Ce qui compte avant tout, c’est d’atteindre ses objectifs sportifs, et dans aucun sport, cela ne se traduit par un investissement à 100% systématique .
Au contraire, cela conduit à gérer efficacement les temps forts et les temps faibles, en se concentrant sur l’important, quitte à lâcher l’illusoire.

Puisque Jack parle de Natacha, j’ai du mal à concevoir comment on peut risquer de perdre un titre en cherchant une hypotétique victoire alors qu’une nulle l’assure.
C’est utopique. Parce qu’à ce niveau, c’est le résultat sportif qui compte, pour le sportif et pour l’institution , pas le panache.
Si l’on ne veut pas de nulle, qu’on l’interdise. Mais ce n’est plus le même sport.

Et c’est pregnant même dans la partie éducative du sport.
Quel que soit l’âge ou le niveau, il y a un classement, qui correspond bien à une mesure du résultat.
Si l’on ne veut pas de gestion du résultat, cessons d’être hypocrite, et pour cela, c’est pas bien compliqué, plus de classement  😉

L’exemplarité, ce n’est pas d’emmerder deux gosses et leur faire refaire 10 fois une partie, pendant que deux yougos à côté font un double hippopotame pendant 80 coups en se fendant la poire.
Parce que la réalité, ce sera celle-là.

Et je n’ai toujours pas compris comment l’arbitre aller interdire la variante Zaitsev de l’Espagnole avec ce système...

Aussi long que Jack, avec maints arguments déjà sortis...
Mais on se trompe de cible, et on dénature le jeu, bon sang de bonsoir . 😉
De toute façon, c’est plus une question d’éduction que de réglement. Encouragez à long terme la combativité, ce sera plus efficace et beaucoup moins subjectif que de laisser l’arbitre décider si le résultat entre deux compétiteurs le satisfait.

Lolo, Sancho Panza qui n’aime pas les moulins à vent

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