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Forum 962

25 mai 2004, 23:48, par Hervé Damiano

Politique, Gestion ou Gérance ?

Les élections de la Ligue approchent et les débats vont bon train sur le forum. Les mots politique, gestion, géré, direction ont été largement utilisés :
· La ligue a-t-elle été gérée ou dirigée ?
· Le prix des cours de l’entraîneur de la Ligue résulte-t-il d’un gestion d’amateurs ou d’une politique décidée, le salaire de l’entraîneur est-il juste ?
· L’achat d’un ordinateur fait surgir des questions sur les processus de décision
· etc.

A la lecture de ses différents posts, j’ai eu le sentiment qu’un contre sens était apparu sur les notions de politique, de gérance et de gestion et pas seulement de la part d’un seul d’entre nous (certains penseront que j’ai du mal à suivre...).

Qu’est-ce que la politique ? N’est-ce pas l’art de décider éventuellement contre une opposition ?
· La décision d’acheter un ordinateur pour la Ligue SURTOUT si elle suscite une opposition est bien un acte de dirigeant qui exerce son pouvoir. C’est un acte politique avec ce que cela sous-entend comme risque de se planter. Comme toute décision politique elle est peut être contestable dans sa finalité comme dans sa forme. Un gérant aurait quant à lui scrupuleusement suivi la procédure. Un gestionnaire n’aurait jamais pris de risque si minime soit-il sur ses propres deniers.
· Les décisions sur les joueurs sélectionnés pour telle ou telle phase d’une compétition ne font pas l’unanimité. Pourquoi pas, mais comment peut-on à la fois reprocher un manque de direction et en même temps critiquer la prise de décision ?
· La décision de subventionner est également un acte de dirigeant et sûrement pas un acte de gestionnaire ou de gérant. Quand une région subventionne les rénovations des vieilles maisons, elle ne dévalorise pas le travail des artisans. Elle rend possible l’accès aux artisans pour valoriser une région et doper le tourisme. Le travail des artisans sera reconnu grâce à la qualité des travaux effectués. De même une subvention pour des cours ne dévalorise pas le prof dont le salaire est fixé selon d’autres règles et considérations. La fréquentation, l’assiduité, les progrès et les succès des élèves valoriseront le prof. Cette subvention suppose que les dirigeants des clubs coopèrent avec le prof comme on cherche à coopérer avec un artisan car sinon la subvention est vaine. Les échecs de certains clubs qui n’ont pas su y parvenir ne doivent pas masquer d’autres réussites fruits de la confiance réciproque et de la coopération. Subventionner des clubs récents ou éloignés de Toulouse serait également un acte politique.
· La décision de ne pas intervenir pour faire cesser les dérapages sur le forum est également un acte politique de dirigeant qui a pour objectif la liberté de parole. Elle présente des risques et elle suscite des oppositions comme toute décision politique.

On peut ajouter qu’une décision politique génératrice de dépense n’est pas souvent autofinancée bien au contraire. Car le but de la décision politique n’est pas de trouver l’équilibre budgétaire mais bien de parvenir pour le bien commun à un objectif dont on sait qu’il aura éventuellement un coût et qu’il présente des risques. Certaines décisions ne génèreront que des dépenses, d’autres des dépenses et des recettes, d’autres ni dépenses ni recettes. L’ensemble des décisions politiques doivent naturellement conduire à l’équilibre financier pour une association 1901 pérenne.

Le gestionnaire de son côté recherche l’équilibre budgétaire et certainement pas le bien commun. Selon lui tout doit s’autofinancer ou au pire trouver sa juste contrepartie financière, car sinon le risque est trop grand de « perdre de l’argent » à court terme. L’œil sur son budget, le gestionnaire qui en plus exerce le pouvoir ne pourra jamais faire qu’une succession de non choix. C’est l’immobilisme garantit. Selon moi, le trésorier d’une organisation doit remplir la fonction de gestionnaire. C’est à lui de rappeler au décideur (le président d’une Ligue par exemple) les contraintes du budget. Selon moi, le président doit se fixer comme règle d’écouter les rappels du gestionnaire. Mais un bon président de Ligue passera outre ces contraintes quand la situation l’exige pour le bien commun. Ce sera bien sûr l’exception à la règle.

Un gérant quant à lui respecterait toutes les procédures, les ferait suivre par les autres, se plairait à suivre heure par heure l’emploi du temps de ses employés, s’appliquerait à compter le matériel, ferait travailler le gestionnaire si ce n’est pas lui : l’esprit n’est pas libéré pour trouver la voie du bien commun.

Selon moi, on ne peut être à la fois un bon dirigeant, un bon gérant et un bon gestionnaire, fonctions toutes utiles au demeurant.

En conclusion :
Il faut appeler un chat un chat : Gilbert Rouède n’est ni un gérant, ni un gestionnaire mais bien un dirigeant (certes contesté mais ça c’est une autre histoire) qui prend des décisions politiques. Quant aux futurs candidats au CD et à la présidence de la Ligue, chacun peut se faire une opinion à la lecture des posts.

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"Ceux qui voudront traiter séparément la politique et la morale n’entendront jamais rien à aucune des deux" - Rousseau

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